Dans les DNA

« C’est comme marcher sur une poutre »

L’école Sainte-Anne, à Neudorf, va généraliser des outils explorés l’an dernier pour apprivoiser les mécanismes de l’attention avec les neurosciences.

À l’élémentaire Sainte-Anne, l’attention devient une matière.
Photo : Michel Frison

ATOLE

« Atole , ça veut dire être ATtentif à l’écOLE », détaille Jules, dans le CM2 d’Elise Hohlweg, en fin d’année dernière. À l’école Sainte-Anne, trois classes ont testé, avant d’en diffuser des outils cette année à toutes les classes, le programme qui porte ce nom. Le chercheur de l’Inserm Jean-Pierre Lachaux l’a mis au point pour lutter contre le déficit attentionnel.

« On apprend à se créer une petite bulle d’attention dans un océan de distraction », résume Garance. « Être attentif, c’est se connecter à quelqu’un ou à quelque chose », explique Lou. Alexis le sait, « le premier contact se fait avec les yeux ». Et « le gros du travail se fait à l’école si on a été attentif », a compris Manon.

Oui, mais ce n’est pas si simple, même avec la volonté de bien faire. « C’est très dur de rester attentif cinq minutes », a constaté Noé en faisant les petits exercices pour voir à quel moment « on décroche ».

« C’est comme marcher sur une poutre. On peut facilement tomber », illustre Mathilde – et pour s’en rendre compte, les enfants ont vraiment marché sur une poutre.

Ils reconnaissent maintenant le « mode marionnette », celui qui fait machinalement tourner la tête vers le stylo qui tombe… Ils se repèrent dans les « trois étages » du cerveau (reptilien, limbique et néocortex) et connaissent le rôle des neurones chefs. Ils ont tourné de courtes vidéos (*) pour partager leurs connaissances.

Intelligences multiples, cartes mentales, les enfants emportent au collège plein d’outils inspirés des neurosciences, qui les aident « aussi dans la vraie vie », assure Isaac.

À Sainte-Anne, la sensibilisation va continuer cette année, en mettant l’accent sur les émotions. « Le stress dévore le cerveau », lâche Claudine Averseng, la directrice, qui est intervenue une fois par semaine dans la classe pour Atole et poursuit la réflexion avec ses collègues Laurence Mathis et Martine Martz.

Charlotte DORN, DNA